Road-movie sous chapiteau avec des numéros de cirque, des textes de Sam Shepard, des ambiances sonores électroniques, des effets vidéo-plastiques, THE GREAT MOTEUR SHOW III est avant tout un spectacle de cirque. L’univers hybride du Cirque Électrique, entre tradition et modernité, croise l’Amérique vaste, chaotique et désaxée de Sam Shepard, lors de dialogues davantage physiques que verbaux.
THE GREAT MOTEUR SHOW III ne raconte pas une histoire mais des histoires. Bien que faisant partie intégrante du spectacle, la mise en mots de cette prose rapide, dépouillée, économe que sont les textes de Sam Shepard est vécue comme une performance poétique, plus proche du numéro de cirque que de toute forme de narration théâtrale. Ainsi, les textes ne sont pas joués – car « on ne joue pas des textes comme ceux de Sam Shepard » – (Wim Wenders), mais scandés par les artistes, transmis en voix off, projetés en sous-titrage, ou encore repris en musique.
Musiques live et électroniques rythment les échanges physiques et verbaux des personnages. Au fil des bleuettes, des morceaux électro-punk-rock, des sons saturées et des voix samplées, le spectacle se fait road-movie, traversant les époques, les paysages et les styles.
À travers ses objets bruts (télés, ordinateurs, vidéo-projecteur) comme ses images fantasmagoriques, le multimédia est exploité comme un acteur vivant du spectacle, bien qu’il n’assure qu’une narration minimale. Les images, les couleurs, les formes ultra-pixelisées diffusées sur les écrans répartis de part et d’autre de la toile envahissent l’espace du chapiteau et le démultiplient, conviant le spectateur à se perdre dans un voyage onirique, une errance à la fois poétique et violente, moderne et intemporelle.